mardi, décembre 12, 2006

Le modèle danois: la poudre aux yeux?

L'Itinera Institute, le think-tank belge indépendant, a récemment mené une étude sur le chômage réel au Danemark en constatant une forte différence avec le taux de chômage officiel. Ce dernier s'élève actuellement à 4,2% de la population active, un taux bien meilleur que l'Irlande, qui pourtant est championne de la croissance en Europe. Cependant, selon l'Itinera Institute, si on ajoute à ce taux officiel le taux de travailleurs inscrits à des programmes de formation et de mise à l'emploi (4,1% de la population active) ainsi que la taux de prépension (6,6% de la population active, soit 185.000 personnes), on obtient un taux de chômage réel au Danemark proche de 15%. Le chômage effectif danois est alors proche du niveau belge, actuellement de 14,37%. Ce dernier est composé de la manière suivante: 8,3% de chômage officiel, 1,27% de travailleurs inscrits à des programmes d'emploi, 1,7% de préretraités (110.000 personnes), 1,7% de personnes en interruption de travail et 1,4% pour les crédit temps. La cause principale est donc la hausse des préretraites danoises durant ces cinq dernières années. Depuis 2000, le Danemark enregistre, en effet, plus de pré-pensionnés que de chômeurs.

Selon Johan Albrecht, une découverte similaire avait déjà montré que la Suède avait un chômage réel de 17% au lieu de 4,6%. Le chômage total au Danemark et en Suède diffère donc à peine de la situation belge et ce ne serait pas un hasard si ces trois pays sont en tête du classement OCDE en matière de pression fiscale.

Contrairement à la Belgique qui est en dessous de la moyenne OCDE, le Danemark a un taux d'activité dans la tranche des 55 à 64 ans de 61,8%, supérieur à la moyenne. Les travailleurs âgés scandinaves sont donc soit au travail soit à la prépension. En Belgique, ceux-ci viennent surtout s'ajouter au chômeurs.

Le Danemark a connu une forte augmentation de l'emploi public (+37%) ces dix dernières années, entièrement le fait des pouvoirs locaux. Les 240.000 nouveau emplois crées dans le secteur public correspond d'ailleurs à peu près au nombre total de chômeurs aujourd'hui au Danemark. Ceci pourrait être interprété comme un instrument de redistribution.

Source: L'Echo (09/12/06)

lundi, décembre 04, 2006

Wall Street poursuit son ascension

La Bourse de New York se porte bien; pour le cinquième mois d'affilée, les indices sont orientés à la hausse. Le Dow Jones a enregistré une progression de 15,02% depuis le début de l'année (à 12.396 points). Le S&P-500 présente également une bonne croissance de 12% (à 1.406 points), notamment depuis le milieu de l'été. Selon le cabinet financier Investors Intelligence, l'optimisme des investisseurs aux États-Unis est à son plus haut niveau depuis presque un an. Une majorité de ces derniers estime d'ailleurs plausible une poursuite de l'ascension du marché des actions américaines. Les facteurs favorables sont principalement le reflux des cours du pétrole et la stabilisation du taux directeur de la Fed (actuellement à 5,25%). Certains prévisionnistes pensent même que suite à l'essoufflement de l'activité économique, le taux d'intérêt pourrait être réduit dès l'année prochaine. De plus, la croissance des bénéfices de ce troisième trimestre a généré des profits bien supérieurs aux attentes, 18% contre environ 14% attendus. En effet, il s'agit du meilleur taux depuis deux ans, et aussi du quatorzième trimestre de croissance bénéficiaire à 2 chiffres; une longue période de croissance des résultats plus vue depuis 1950.

Cependant, les différents analystes sont assez partagés sur la prolongation d'un tel trend favorable, mais ils semblent d'accord sur l'atterrissage en douceur de l'économie américaine qui satisferait les investisseurs. Pour le moment, le marché profiterait de l'effet de fin d'année, une période dominée par les opérations d'habillage des bilans et donc généralement caractérisée par une hausse des cours des actions. Un bon indicateur de la santé des consommateurs sera la publication des chiffres des ventes du secteur de la distribution qu'il aura réalisées au cours du long weekend de Thanksgiving. Wall Street était fermé jeudi et n'a ouvert que le temps d'une demi-séance à la veille de la fête clôturant avec un recul des cours et un volume de transaction particulièrement faible, notamment à cause du dollar.