Les salaires belges dérapent
Le Conseil central de l'économie (CCE) a présenté hier son traditionnel rapport sur la compétitivité et les marges salariales, dans lequel il indique que la hausse des salaires ne doit pas dépasser 5,5% maximum en 2007 et 2008. Ce chiffre correspond à la progression des salaires attendue dans trois pays voisins: l'Allemagne, la France et les Pays-Bas. En effet, sur dix ans, l'écart salarial par rapport à ceux-ci s'élève à 1,5%. Même si les patrons et syndicats s'étaient accordés sur une hausse modérée des salaires en 2005 et 2006 pour combler notre handicap salarial, sur deux ans, selon le CCE, les salaires ont augmenté de 1,1% plus vite en Belgique. Ceci s'explique par une forte modération des salaires en Allemagne principalement, ce qui a entraîné un effet inverse.
Patrons et syndicats doivent alors négocier un nouvel accord interprofessionnel qui fixera l'évolution des salaires dans le secteur privé; il s'agit de la norme salariale. Si celle-ci devrait être fixée à 5,5%, les indexations automatiques des salaires comprises, elle permettrait tout juste de ne pas aggraver notre handicap salarial par rapport à nos concurrents. Les négociations porteront également sur les investissements des entreprises en formation et en innovation, des facteurs conjoncturels et structurels de l'économie analysés par le CCE.
En tenant compte uniquement des formations formelles, l'effort financier des entreprises s'est de nouveau réduit à 1,02%, s'éloignant ainsi de l'objectif fixé à 1,9% en 1998. Or, le taux de participation des travailleurs à des formations est en hausse. Du côté innovation, les dépenses en recherche et développement se maintiennent à 1,9% du PIB, dans la moyenne européenne, mais encore loin des 3% rêvés à Lisbonne. Le transfert de nos ressources vers les secteurs à haut contenu en connaissances se fait plus lentement que dans nos pays voisins. La croissance des trois dernières années est marquée par une nette amélioration de la rentabilité des entreprises (qui approche son niveau record). La Belgique perd toujours ses parts de marchés mais progresse plus vite en matière d'emploi. Finalement, les perspectives de croissances pour 2007 et 2008 sont un peu inférieures à 2% contre 2,7% cette année.
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